Il va y avoir du jeu
11 novembre 2021
Après quatre jours de course, Yannick Bestaven et Jean-Marie Dauris occupent ce jeudi la 8e place de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre – ils étaient également 7e au passage du cap Finisterre -, Maître CoQ IV étant le premier bateau à petits foils de la flotte.
Joint jeudi matin, le vainqueur du Vendée Globe s’attend à quelques rebondissements dans les jours à venir en raison d’une situation météo compliquée.
Yannick, quelles conditions rencontres-tu actuellement ?
Ça se passe bien, notre Maître CoQ IV glisse dans les alizés portugais dans 10-12 nœuds de vent au portant, les conditions sont plutôt bonnes, on fait beaucoup d’empannages, il y a pas mal de choix de voiles à faire, on est bien occupés ! On a perdu un peu cette nuit sur Fortinet-Best Western, mais on est toujours groupés avec les quatre bateaux qui sont autour de nous, c’est une belle régate. Il n’y a pas trop de trafic maritime, on a quand même vu Romain et Seb (ndrl : R.Attanasio et S.Marsset – Fortinet Best Western) qui ont fait faire un demi-tour à un tanker juste avant l’entrée du DST, c’était assez impressionnant.
Peux-tu nous raconter les premiers jours de course, qui ont été assez particuliers avec une situation météo inhabituelle dans le golfe de Gascogne ?
On a eu de belles conditions au départ dimanche dernier dans la Manche mais qui ont été favorables aux bateaux « aux grandes ailes » qui se sont envolés devant nous. Après, le vent est complètement tombé, c’était compliqué, parce qu’à chaque fois, les choses intéressantes se passaient devant, au niveau des courants notamment. Il valait mieux être aux avant-postes et c’est pour ça que Charlie Dalin et Paul Meilhat (Apivia) ont pu bien creuser l’écart avec tout le monde. Mais je trouve que nous ne nous en sommes pas trop mal sortis en positionnant notre Maître CoQ IV un peu à l’est dans le golfe de Gascogne. Et depuis le cap Finisterre, on bataille avec le groupe dans lequel on est, ça permet de rester bien concentré.
Au classement, Maître CoQ IV est le premier bateau à petits foils, c’est une satisfaction pour toi ?
Oui, c’est bien, mais je ne te cache pas que j’aimerais bien être plus proche des bateaux plus modernes. Maintenant, on ne pouvait guère faire mieux, dans certaines conditions, ils vont plus vite. Après, j’espère qu’on aura du VMG (vent portant venant de derrière), une allure à laquelle les différences entre les bateaux sont moins importantes. Et puis la traversée de l’Atlantique n’a pas l’air simple, il y a encore beaucoup de coups à jouer et notre situation est aujourd’hui plutôt bonne.
Avez-vous réussi à trouver votre rythme avec Jean-Marie ?
Oui, ça va, on va dormir chacun son tour ; en double, on arrive à bien se reposer, à bien se relayer, je trouve qu’on a réussi à bien gérer la phase de petit temps, puis le passage du cap Finisterre dans du vent fort, c’est top.
Comment vois-tu la suite du programme avec un alizé qui a l’air assez perturbé ? Effectivement, il est carrément perturbé, il n’y a pas l’air d’avoir beaucoup d’alizé. On fait pas mal de routages en ce moment. L’objectif pour l’instant, c’est de descendre dans le sud. Après, il va falloir bien réfléchir à la meilleure manière de gérer la suite. La situation n’est pas très claire, mais je pense qu’il va y avoir un sacré ralentissement de la flotte, il va falloir être bon sur le placement. Aujourd’hui, les fichiers météo ne disent pas tous la même chose, avec Jean-Marie, on va devoir se creuser la tête, il va y avoir du jeu ce qui n’est pas pour nous déplaire !