2020

#VG2020- Jour 4 : Une entame de Vendée Globe sans répit

12 novembre 2020

L’émotion du départ digérée, Yannick Bestaven a dû rapidement se plonger dans le vif du sujet de son deuxième Vendée Globe, avec une situation météo compliquée en Atlantique Nord à gérer. Sorti sans encombre mercredi du premier gros front traversé par la flotte, Maître CoQ IV s’apprête à croiser la route de la dépression tropicale Thêta avant de toucher enfin les alizés, sans doute dimanche. Des conditions plus stables attendues avec impatience par le skipper rochelais, victime mercredi d’une chute douloureuse.
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Les premiers jours du Vendée Globe sont toujours difficiles à vivre pour les marins, entre l’émotion du départ et de la séparation d’avec les proches, le temps nécessaire à s’amariner, surtout après deux semaines de confinement, et une météo jamais très amicale à cette époque de l’année. Pour cette neuvième édition, Yannick Bestaven et ses 32 concurrents auront été bien servis, car si le départ dimanche à 14h20, sous la protection de la Patrouille de France, aura offert un formidable spectacle, une fois la brume dissipée, ils ont dû vite rentrer dans le vif du sujet avec d’entrée des options stratégiques à prendre.

En particulier le choix entre une route à l’ouest pour aller chercher une bascule de vent au nord derrière le premier gros front du Vendée Globe, et une trajectoire plus sud, à l’intérieur du DST du Cap Finisterre (dispositif de séparation du trafic, interdit à la navigation), plus sage. C’est finalement pour cette dernière qu’a opté Yannick, comme  l’explique Jean-Marie Dauris,  directeur technique et sportif du Team Maître CoQ. « La route est longue, Yannick a clairement préféré jouer la sécurité et éviter d’aller au carton dans des conditions difficiles de mer. Au final, ça s’est avéré être une bonne route, parce qu’il y a peu d’écarts entre les bateaux qui se sont tous regroupés dans la même zone au final. »

Effectivement, après quatre jours de course, les quinze premiers bateaux se tiennent en une grosse cinquantaine de milles, au moment où ils contournent une dépression située à l’est des Açores, à la latitude de Lisbonne. Classé 11e jeudi matin, Maître CoQ IV est dans le bon paquet, sorti indemne du front assez violent (plus de 30 nœuds, rafales à 40) que la flotte a traversé entre mardi et mercredi. Ce qui est un peu moins le cas du skipper, qui a chuté assez violemment. « Je suis mal retombé, du coup, je me suis fait mal aux côtes et au genou gauche, ça me fait un peu souffrir sur chaque manœuvre », a expliqué Yannick jeudi matin.
 

Si le Rochelais est un dur au mal, il attend avec impatience des conditions un peu plus stables pour souffler un peu après des premiers jours toniques et actifs : « Ce n’est pas de tout repos, il y a beaucoup à faire depuis le départ. Là, après le passage de la dépression que je suis en train de contourner par le nord, il va falloir gérer la tempête tropicale Thêta, c’est clair que cette première semaine de course n’est pas très simple. Je suis pressé de sortir de cette situation et de trouver des conditions plus stables pour aller au Pot-au-noir, parce que ce n’est pas évident de se reposer, mais une fois qu’on aura passé Thêta, ça ira mieux, donc je m’accroche ! »

Yannick Bestaven va devoir faire le dos rond encore quelques jours, les alizés tant espérés, positionnés très sud cette année, étant attendus dimanche, d’après Jean-Marie Dauris : « Yannick aura fini de contourner la petite dépression dans quelques heures, ensuite, il va descendre plein sud au portant dans un vent d’une vingtaine de nœuds qui va un peu mollir, ce qui va l’amener au niveau de la dépression Thêta à contourner par l’ouest. Ce n’est qu’après, à partir de dimanche, qu’il touchera un début d’alizé de 10-15 nœuds. » Il sera alors temps d’enlever quelques couches de vêtements, de mettre le pied sur la pédale d’accélérateur, de regarder passer les poissons volants et de se pencher sur le prochain obstacle météo, le Pot-au-noir qui, pour l’instant, ne semble pas très actif.

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