Yannick Bestaven en grande forme pour entamer sa première course de la saison 2024

16 avril 2024

« Navigation, navigation et navigation. Si on peut naviguer tous les jours, on naviguera tous les jours. » Directeur technique et sportif du Team Maître CoQ Voile, Jean-Marie Dauris avait été très clair sur l’objectif du stage de préparation au Portugal. Objectif rempli. Avec environ 2 500 milles de navigation, Yannick Bestaven a pu optimiser les deux semaines de préparation sur les côtes portugaises. Deux semaines qui se sont achevées par un convoyage retour Cascais – Lorient en “faux solo”, Yannick Bestaven accompagné de Julien Pulvé, skipper remplaçant pour le prochain Vendée Globe. L’objectif pour le skipper rochelais était de se mettre en configuration solitaire pour bien s’approprier le puissant MAITRE COQ V, doté de nouveaux foils performants. 

Après le traditionnel chantier d’hiver entamé en novembre, Maître CoQ V avait été remis à l’eau, le lundi 11 mars, dans le bassin des Chalutiers, à La Rochelle. Quelques jours d’attente avant de recevoir les nouveaux foils, de les installer, et direction Cascais, le 30 mars. « Nous avons pris l’habitude depuis plusieurs années de partir à Cascais, confie le skipper. D’abord, c’est un bel endroit avec un climat plus agréable que par chez nous à cette période de l’année. Techniquement, le plan d’eau est idéal. À la sortie du Tage, on est plutôt abrités puis quelques milles au large, on se retrouve vite dans de véritables conditions de pleine mer avec du vent qui peut être fort et une mer formée. Pour nous entraîner, c’est parfait. Ce sont aussi des milles nautiques pour venir jusqu’ici, et pour remonter en France, à Lorient cette fois. Ce stage est également une belle occasion pour la cohésion de l’équipe. Il permet de sortir de La Rochelle après le chantier d’hiver et de se retrouver tous ensemble. »

De retour en France, le skipper se montre très satisfait de cette préparation. « Nous avons pu naviguer presque tous les jours. On a testé les différentes voiles mais aussi la structure que nous avons modifiée cet hiver en ajoutant des renforts après l’avarie de la Transat Jacques Vabre (cloison avant cassée). Il n’y a qu’en naviguant que l’on peut faire tous ces tests. Ces entraînements nous ont permis de prendre des repères. La découverte de cette deuxième version de grands foils est aussi très encourageante. Ils semblent mieux que la V1. Le bateau vole de façon plus stable. C’est important d’avoir un vol homogène. C’est vraiment la belle surprise. »

Différentes configurations de navigation ont également permis de tirer de précieux enseignements en vue des prochaines échéances. « On a navigué avec les foils à 100%, à 90%, 80% pour se rendre compte des différences. Certains modes de fonctionnement ne font pas forcément aller moins vite mais font gagner en confort avec le bateau qui s’envole moins et qui tape moins dans les vagues notamment sur le tableau arrière. Il ne faudra pas hésiter à utiliser ce mode « safe » en solitaire si on veut tenir sur trois mois autour du monde. Autant le bateau que moi. Ce qui est dur pour mes vertèbres l’est aussi pour le bateau. On fait corps avec notre bateau. Il faut donc trouver où mettre le curseur, pour aller vite sans trop forcer sur le matériel ni sur le bonhomme. Pour gagner le Vendée Globe, il faut la meilleure vitesse moyenne, pas la meilleure pointe de vitesse ou la manœuvre la plus rapide. Il faut bien manœuvrer, sans rien casser, c’est ça l’objectif. »